Ouvrir l’œil avant d’ouvrir le pot

Le marché de la nutrition sportive est un marché en pleine croissance. Après l’épisode épidémique de la Covid, les différents acteurs de la nutrition sportive sortent la tête de l’eau. Ce marché va connaître dans les années à venir une croissance annuelle de l’ordre de 8% jusqu’en 2030. De nouveaux intervenants s’intéressent à ce marché et positionnent leur offre pour répondre à des besoins des sportifs et personnes actives.

Des besoins qui répondent à différents objectifs : santé, beauté, minceur, développement musculaire, récupération etc…

Pour cause, plus de 1 sportifs sur 2 consomment soit des compléments alimentaires soit des boissons soit des denrées alimentaires. Justement, les denrées alimentaires représentent la plus belle part du chiffres d’affaires du marché avec notamment les protéines.

Les protéines, une catégorie qui suscite beaucoup d’interrogations car elle est le nerf de la guerre sur ce marché. L’objectif de cet article n’est pas de décrire les différentes sources de protéines mais d’avoir un regard plus expert sur les protéines présentes sur le marché à périmètre équivalent enfin si ce périmètre est équivalent pour tous les acteurs. Effectivement, comment expliquer les différences de prix entre deux marques avec des valeurs nutritionnelles et arguments marketing plus ou moins équivalents ?

Quatre points semblent évidents :

– la structure économique d’une marque (notamment les effectifs) 

– la qualité des matières premières sélectionnées

– le suivi qualité (analyse sur les ingrédients, vérification de la conformité, contrôle qualité)  

– le lieu de fabrication car le coût de la main d’œuvre n’est pas le même partout en Europe 

– une composition produit affichée qui ne correspond pas à la réalité du produit 

Ce dernier point peut surprendre et pourtant il est simple de le vérifier avec des analyses à réaliser auprès de laboratoires d’analyse indépendants. En se basant pour exemple sur le cours de la protéine (WPI), à la date de cet article son prix oscille autour de 15-18€ le kilo.

Comment une marque peut elle proposer un prix de vente de 50€ pour 2kg de protéines issues de la WPI sur un point de vente physique sachant que la marque et le point de vente physique doivent dégager une rentabilité ? 

Il faut bien évidemment prendre en considération que la protéine n’est pas l’unique ingrédient d’un pot. Des coûts de matières premières s’additionnent comme par exemple un arôme, differents excipients voire des édulcorants pour en apprécier le goût. La liste est non exhaustive. 

La réponse est simple : les informations mentionnées sur le pot ne correspondent pas à la composition réelle de celui-ci. 

Il faut rester vigilant selon les positionnements des marques. Il peut être opportun d’avoir une politique de prix élevée pour justifier une qualité et une composition en règle. Pour autant, la composition réelle pourrait ne pas refléter le contenu et justifier ce positionnement. Car si un prix trop bas cache souvent une qualité douteuse, un prix haut ne garantie en rien la qualité du produit, des marques profitant de l’effet psychologique prix/qualité pour positionner un produit comme premium alors qu’il n’en est rien.

Avant d’ouvrir un pot de protéines, ouvrez les yeux sur l’étiquetage pour être sûre de consommer le produit recherché. Pouvant être considéré comme une tromperie auprès du consommateur, cela peut également avoir des effets négatifs sur la santé de celui-ci. Les différentes autorités compétentes pour surveiller ces produits à l’heure actuelle semblent être dépassées.

Notre mission est d’apporter de la lumière sur des étiquetages et protéger le consommateur. Les premières analyses réalisées mettent déjà en évidence des incohérences entre l’étiquetage et les vraies valeurs.

Afficher un ratio de protéines de l’ordre de 80% alors que celui-ci n’est pas une vérité est une tromperie du consommateur. 

Déclarer des protéines faible en sucres ou ne contenant pas de lactose peut mettre en danger la santé du consommateur. 

Notre conseil est de faire confiance aux marques historiques du marché et aux récentes marques appartenant à des groupes industriels dont les procédés de développement, réglementaire et qualité sont bien appliqués et jouant la carte de la traçabilité. 


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